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- đą "Je suis accro au porno ?" â Ce que dit vraiment la science sur la deÌpendance auto-perçue
đą "Je suis accro au porno ?" â Ce que dit vraiment la science sur la deÌpendance auto-perçue
Ils ont essayeÌ dâarreÌter. Ils nây arrivent pas. Perte de controÌle, escalade du contenu, impact sur la sexualiteÌ... Une eÌtude scientifique donne la parole aÌ ceux qui se disent "prisonniers du porno". Mythe ou reÌaliteÌ ? Voici ce que la science en dit

Si tâes tombĂ© ici, câest que le sujet tâintrigue.
Peut-ĂȘtre que tu regardes du porno de temps en temps, peut-ĂȘtre un peu trop souvent. Peut-ĂȘtre que tu tâes dĂ©jĂ demandĂ© si câĂ©tait "normal" ou si tu devrais ralentir. Ou peut-ĂȘtre que tâes juste curieux de savoir si lâaddiction au porno est un mythe ou une rĂ©alitĂ© scientifique.
Bonne nouvelle : la question a Ă©tĂ© Ă©tudiĂ©e de prĂšs par Sophia Hanseder et Jaya A. R. Dantas, deux chercheuses australiennes de lâUniversitĂ© Curtin. Elles ont menĂ© une Ă©tude qualitative sur des hommes qui se perçoivent eux-mĂȘmes comme addicts Ă la pornographie.
đ 13 hommes interrogĂ©s, ĂągĂ©s de 21 Ă 66 ans.
đ Tous vivent aux Ătats-Unis ou en Australie.
đ Ils sont convaincus dâĂȘtre dĂ©pendants au porno et ont tentĂ©, sans succĂšs, de sâen dĂ©tacher.
Leur objectif ? Comprendre ce que ces hommes vivent au quotidien, comment ils en sont arrivés là , et quels impacts concrets cette consommation a sur leur vie.
Leurs découvertes sont fascinantes⊠et pour certains, alarmantes.
đ "Addiction au porno" : une rĂ©alitĂ© ou une impression ?
Dâabord, la science est encore partagĂ©e sur la question.
đ Le DSM-5 (manuel de rĂ©fĂ©rence en psychiatrie) ne reconnaĂźt pas officiellement lâaddiction au porno.
đ LâOMS (Organisation Mondiale de la SantĂ©) a ajoutĂ© en 2019 le "trouble du comportement sexuel compulsif" Ă la classification ICD-11, qui inclut les comportements liĂ©s au porno.
En clair, les avis divergent :
Certains experts pensent que le porno active des mécanismes similaires à une addiction classique (dopamine, perte de contrÎle, tolérance accrue).
Dâautres estiment que câest plus une habitude quâune vraie dĂ©pendance physiologique.
Mais ce que lâĂ©tude de Hanseder & Dantas a mis en Ă©vidence, câest que ces 13 hommes se considĂšrent bel et bien comme addicts.
đ 100 % dâentre eux ont essayĂ© dâarrĂȘter⊠sans succĂšs.
đ Ils parlent dâun besoin compulsif, dâune perte de contrĂŽle.
đ Certains comparent leur comportement Ă une addiction aux drogues ou Ă lâalcool.
Un participant raconte :
"Je savais que câĂ©tait mauvais pour moi, que ça mâempĂȘchait dâavancer⊠mais jây retournais toujours. Comme si mon cerveau en avait besoin."
đ§ Le conditionnement commence trĂšs tĂŽt
Lâun des points majeurs de lâĂ©tude concerne lâĂąge auquel ces hommes ont dĂ©couvert la pornographie.
đ Ăge moyen du premier contact avec le porno : 11,38 ans.
Mais ce chiffre cache de grandes disparités. Certains témoignages sont édifiants :
"Jâavais 3 ans. Mon pĂšre laissait le Playboy Channel allumĂ© quand on mangeait."
"Jâavais 8 ans, jâai trouvĂ© un magazine cachĂ© sous le lit de mon frĂšre."
"Jâai vu mon premier film X Ă 10 ans en tapant par hasard un mauvais mot sur Google."
Ce premier contact précoce joue un rÎle clé dans leur relation avec le porno.
đą Ils expliquent que le cerveau a trĂšs vite assimilĂ© le porno comme une source de plaisir et de confort.
đą Ce plaisir immĂ©diat crĂ©e une habitude, un rĂ©flexe.
đą Ils nâont jamais eu une pĂ©riode "adulte sans porno" : câĂ©tait lĂ avant mĂȘme leur premiĂšre relation.
Un participant résume bien ce conditionnement :
"Quand jâai eu mon premier rapport sexuel, jâavais dĂ©jĂ des annĂ©es dâhabitude Ă regarder du porno. Et ça a changĂ© ma façon de voir le sexe."
đ Une consommation qui devient incontrĂŽlable
Tous les participants racontent la mĂȘme trajectoire :
1ïžâŁ Premiers visionnages occasionnels.
2ïžâŁ Augmentation progressive du temps passĂ© Ă regarder du porno.
3ïžâŁ Recherche de contenus plus intenses, plus extrĂȘmes.
đ 100 % des hommes interrogĂ©s ont constatĂ© une escalade dans leurs habitudes de visionnage.
Le problÚme ? La tolérance augmente.
Ce qui était excitant au début devient banal.
Il faut du "nouveau", du "plus intense" pour ressentir la mĂȘme excitation.
Certains se retrouvent Ă regarder des vidĂ©os quâils nâauraient jamais imaginĂ© apprĂ©cier.
Un des participants explique :
"Avant, une scĂšne Ă©rotique me suffisait. Puis il me fallait du porno hardcore. Ensuite, jâai commencĂ© Ă regarder des choses qui me mettaient mal Ă lâaise⊠mais je continuais."
Câest ce quâon appelle la dĂ©sensibilisation.
đ Le cerveau sâadapte aux stimuli.
đ Il en faut toujours plus pour ressentir la mĂȘme dose de plaisir.
đ Câest exactement le mĂȘme mĂ©canisme quâavec une drogue ou un jeu dâargent.
đ Impact sur la sexualitĂ© et les relations
Lâun des points les plus prĂ©occupants de lâĂ©tude concerne lâeffet du porno sur la vie amoureuse et sexuelle des participants.
đ 100 % des participants disent que leur rapport au porno a influencĂ© leur sexualitĂ©.
đ Plus de la moitiĂ© ont perdu tout intĂ©rĂȘt pour le sexe rĂ©el.
đ Certains ont dĂ©veloppĂ© des problĂšmes dâĂ©rection liĂ©s Ă la surconsommation de porno.
Les conséquences sont énormes :
đš Moins de dĂ©sir pour leur partenaire.
đš Comparaison irrĂ©aliste avec les acteurs du X.
đš DifficultĂ© Ă atteindre lâorgasme avec une vraie personne.
Un homme raconte :
"Je suis mariĂ©. Mais Ă force de regarder du porno, jâai complĂštement perdu lâenvie de faire lâamour avec ma femme."
Un autre va encore plus loin :
"Ă un moment, je prĂ©fĂ©rais ĂȘtre seul devant mon Ă©cran plutĂŽt que dâĂȘtre avec une femme rĂ©elle."
đ Un engrenage qui devient un mode de vie
Le porno ne prend pas seulement le contrÎle de leur sexualité. Il impacte aussi leur quotidien.
đ Certains passent des heures chaque jour devant des vidĂ©os.
đ Dâautres regardent du porno au travail, dans les transports, en cachette.
đ Ils parlent dâune obsession constante, mĂȘme quand ils nâen regardent pas.
Un témoignage illustre bien cette spirale :
"Je savais que je devais bosser, mais je me retrouvais à perdre deux heures à scroller des vidéos."
Certains ont tentĂ© dâarrĂȘter. Aucun nây est arrivĂ© facilement.
đ En rĂ©sumĂ© : les conclusions de lâĂ©tude
đ 13 hommes interrogĂ©s, tous persuadĂ©s dâĂȘtre addicts.
đ Ăge moyen du premier contact avec le porno : 11,38 ans.
đ 100 % ont vu leur consommation devenir de plus en plus extrĂȘme.
đ Impact majeur sur la santĂ© mentale, la sexualitĂ© et les relations.
đ Une perte de contrĂŽle qui les pousse Ă regarder, mĂȘme contre leur volontĂ©.
đ Source :
Hanseder, S.; Dantas, J.A.R. (2023). Malesâ Lived Experience with Self-Perceived Pornography Addiction: A Qualitative Study of Problematic Porn Use.